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vendredi 25 octobre 2013

COVE ABEL – Scène Bonus.


Bonjour à tous !


Voilà donc la réponse au précédent défi de Mocking-Jay : écrire une scène du point de vue d'Abel. Je déconseille fortement à ceux qui n'ont pas lu C.O.V.E de lire cette scène bonus. SPOILERS  !



COVE ABEL – Scène Bonus.

L’odeur était intenable, les cris, insupportables.

À cet instant, je souhaitai plus que tout au monde ne plus avoir de sens.
Ne plus sentir. Ne plus entendre.
J’ouvris pourtant les yeux.
Le ciel de nuit rougeoyait de façon inégale, illuminé par le feu des R15 qui testaient un nouveau prototype de lance-flammes.
Je tentai de bouger, mais la douleur monumentale que je ressentis me fit lâcher un hurlement. Je dus m’y reprendre à quatre fois avant de réussir à soulever la tête. Lorsque j’y parvins, je tentai de voir ce qui me causait tant de souffrance.
Mes jambes.
Effectivement. Je ne pouvais que souffrir vu leur état.
Je tournai les yeux pour constater qu’il en était de même pour mon bras gauche, et que mon épaule était salement fracassée. Je me mis à trembler de fatigue – et de désespoir ? - avant de me relâcher brusquement, ma tête retombant lourdement sur le sol humide.
Je n’étais plus que bouillie.
J’allai mourir ici. Sur ce sol boueux détrempé de sang. D’ailleurs, comment se faisait-il que je sois encore là ? Autour de moi, les Essais s’effondraient, raides morts.
Pourquoi donc étais-je toujours en vie ? Que foutait cette saloperie de R15 ? Où était-il passé ?
Il était censé m’achever, pas me laisser comme ça.
Je ne pourrais pas survivre comme ça. Je ne pourrais pas vivre comme ça.
La fureur prit possession du peu qu’il restait de moi.
R15 ! Saleté ! Viens finir ton travail !
Abel ?
Cette voix.
Tu as promis de ne pas partir avant tes quatre-vingts ans. J’ai cru à ta sincérité. Je t’ai fait confiance.
Je la reconnaissais à peine, pourtant, c’était bien elle.
Sam ? Va te reposer, je vais veiller sur lui.
Mais qui était avec elle ?
Non. Ça va. Je veux être là quand il se réveillera.
Va te reposer. Je vais le surveiller. S’il se réveille, tu l’entendras hurler quand il verra qui lui tient la main.
Pourquoi hurlerais-je ? J’aimerais qu’elle me tienne la main. Elle était si… si… si elle.
Je la revis comme la première fois. Lisse. Distante. Appuyée contre son mur, elle ne se rendait même pas compte de la force qu’elle projetait autour d’elle. Elle, la zambo, perdue au milieu de tous ces fichus Inaltérés. Moi, je ne voyais que cela. Sa force. Si belle. Si attirante.
Elle avait un nom qui n’en était pas un.
Comment était-ce déjà ? Septembre ? Saturne ? Non. Samedi. C’était cela. Samedi. Sam.
Je me sentis heureux, soudain, en pensant à elle et en caressant son prénom de mes lèvres.
Sale monstre.
Saleté de menteur.
Fichu Inaltéré.
Sam ? Pourquoi dis-tu ça ?
J’ai essayé si fort et si longtemps. J’ai fait d’énormes efforts pour t’aimer. Énormes. En vain.
Tu as fait des efforts ? De quoi tu parles, Sam ?
Tu es monstre. Une aberration. Infichu d’aimer et de protéger qui que ce soit. Moi pas plus que les autres. Tout ce temps perdu à tenter de me persuader… tout ce temps à faire semblant… tu n’as jamais été honnête. Jamais. Les Inaltérés sont incapables de  sincérité.
J’ai toujours été sincère avec toi. Sam ! Comment peux-tu ne pas t’en rendre compte ? Sam ! Sam ? Réponds-moi. Sam ?
Son silence était pire que tout.
J’ouvris les yeux avec peine – quand les avais-je donc refermés ?
Il faisait sombre, mais je la devinai au fond de la pièce, lovée dans un fauteuil. Elle dormait, tout en marmonnant et balançant ces choses terribles.
Monstre.
Son rejet me fit mal. Ma peine était si grande, que, pour la première fois de ma vie, je baissai les bras et refusai de lutter. Je me réfugiai dans le noir pour oublier ma tristesse et mes espoirs. Jusqu’à ce que quelque chose m’oblige à remonter. Tout doucement.
Alors je m’éveillai vraiment.
La première chose que j’aperçus furent des cheveux noirs ébouriffés. Mon cœur frémit lorsque je la reconnus, toute recroquevillée sur le bord de mon lit, les bras entortillés dans mon drap.
— Sam ?
Elle sursauta en soulevant les paupières. Je lus dans son regard une fragilité qui n’y était pas auparavant. À cet instant, j’eus l’impression qu’elle avait vraiment de l’affection pour moi. Mais alors ? Pourquoi me sentais-je aussi mal ?
Je n’étais pas sûr d’avoir envie de le savoir, aussi me détournai-je d’elle pour faire le point sur les nouveaux dégâts infligés à mon corps.
— Oh. Nouveau matériel, à ce que je vois, murmurai-je, en inspectant le travail de Karim.


Je me sentis subitement trop exposé devant elle, je tirai le drap, l’obligeant à se redresser, pour me couvrir. Et c’est alors que je me souvins de ses propos si durs. Elle m’avait traité de monstre, d’Inaltéré insensible, d’aberration. Comment n’avais-je rien vu venir ? Qu’avais-je donc espéré ?
— Tu as l’air fatigué, dis-je le plus sèchement possible.
— J’attendais que tu te réveilles, chuchota-t-elle.
— C’est fait. Va dormir dans ton lit.
Elle insista malgré mon ton désagréable.
— Comment tu te sens ?
J’étais en colère contre elle, maintenant. En colère et peiné. Comment Samedi, avec l’histoire qu’elle se trimballait, pouvait-elle me mépriser à cause de ce que j’étais ?
— Qu’est-ce que cela peut te foutre ? aboyai-je.
Je tentai de me redresser.
— Ta présence me dérange.
— Tu peux me dire ce qu’il t’arrive ?
— Tu parles dans ton sommeil. C’est édifiant ce que l’on peut apprendre de cette manière, grinçai-je.
— Hein ?
Elle avait le culot de faire celle qui ne comprenait pas de quoi je parlais.
Je lui tournai le dos. Et là, elle fit quelque chose d’insensé. Quelque chose qui ne lui ressemblait absolument pas. Alors que je venais clairement de la repousser, elle monta doucement sur le lit. Je sentis l’odeur de son shampoing et mon corps appela le sien malgré moi.
— Sam.
— Je te fais mal ?
— Oui, sifflai-je.
— Eh bien tant mieux. Parce que tu es odieux.
Hein ? Moi j’étais odieux ?
Elle souleva le drap qui me recouvrait.
— Qu’est-ce que tu fais ? grognai-je.
Le sang battait à mes oreilles et le désir que j’éprouvais pour elle m’interdit momentanément de la rejeter.
— Je ne sais pas, avoua-t-elle.
— Descends.
J’aurais dû la prendre à bras le corps et la jeter hors du lit, mais mon corps, ce traître, accueillit avec délice le contact de ces petites mains sur mes flancs.
Elle se mit à embrasser mes cicatrices.
Je ne devais pas la laisser faire. J’essayai mollement de la repousser de mon bras valide.
— Sam, arrête.
Elle saisit ma main et y déposa un baiser. Bon sang ! J’étais incapable de la repousser.
Elle poursuivit son exploration. Embrassant et caressant mon torse, mon ventre.
Je retrouvai enfin ma volonté, et lui saisis gentiment les cheveux pour l’obliger à cesser. Lorsque je croisai son regard, j’y lus une tendresse infinie. Elle m’embrassa avec hésitation.
— Penses-tu réellement que je suis monstrueux ?
— Je n’ai jamais pensé ça, répondit-elle avec une sincérité flagrante.
— Tu as dit que j’étais incapable de veiller sur toi, que j’étais dangereux.
— Tu ne l’es pas.
— Que je n’étais jamais sincère. Parce que les Inaltérés ne l’étaient jamais. C’est tout ce que je suis à tes yeux, un Inaltéré ?
— Non.
— Tu l’as pourtant dit.
— Abel, je ne parle pas en dormant, mais Zélia, si. Je le sais, cela fait deux nuits que je dors dans sa chambre.
— Je ne vois pas le rapport.
— Zélia a passé beaucoup de temps à veiller sur toi.
— Hein ?!
Je revis la forme repliée qui marmonnait. J’avais immédiatement supposé que c’était Samedi, mais à la vérité, je n’en savais rien.
— Zélia ? repris-je d’un ton encore un peu dubitatif.
— Je l’ai surprise plus d’une fois en plein cauchemar. Ce n’est pas de toi dont elle rêve. Mais de son père.
La voix de Samedi était pleine d’assurance et vibrait d’honnêteté.
— Hmm, grognais-je, heureux de m’être trompé.
Le visage de Sam se crispa.  Elle rassemblait visiblement son courage pour me dire quelque chose.
— Je ne t’ai jamais trouvé monstrueux, chuchota-t-elle, ni dangereux, et je sais qu’il n’y a pas plus sincère que toi. C’est en partie pour cette raison que je t’aime.
Sa déclaration m’émerveilla et me prit de court, tout autant.
J’étais amoureux d’elle et je savais que j’étais loin de lui être indifférent. Mais je ne m’attendais pas à ça.
Je la contemplai, incrédule.
Samedi avait grandi sans affection, dans le silence, dans une solitude effroyable, s’efforçant de ne rien ressentir pour personne. Et malgré cela, elle était là, dans cette chambre, s’ouvrant à moi. La dose de courage qu’il lui fallait pour faire cela…
Gênée et effrayée par mon silence, elle glissa au bas du lit, et répéta néanmoins :
— Je t’aime, Abel.
Je la contemplai, bouleversé, puis d’un geste rapide l’attirai à moi.
— Zélia, tu dis ?

mardi 1 octobre 2013


Bonjour !!
Un autre concours est organisé du 1 au 14 Octobre  par les éditions du Chat Lune en association avec le blog "lune et plume".
A la clé : deux exemplaires de C.O.V.E et quatre chèques cadeaux utilisable dans la boutique des éditions. 
Je fais donc passer l'info !

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